Tropes
Solo pour hautbois
:
J’ai composé cette œuvre pour hautbois seul à la demande de Gabriel Pidoux qui m’a fait là un grand plaisir.
Curieusement, c’est la première fois que j'écris pour hautbois seul.
J’ai toujours beaucoup aimé cet instrument, présent dans toutes mes œuvres d’orchestre et qui joue un grand rôle dans mes œuvres lyriques à cause de cette particulière qualité de timbre qui, comme le hautbois d’amour, nous saisit d’émotion lorsqu’il émerge de la masse orchestrale.
Dans Le Cercle du vent, œuvre commandée en 1988 par la Fondation Gulbenkian de Lisbonne pour son orchestre, c’est avec une phrase de hautbois que j’ouvre la porte à la musique.
J'aimais bien cette phrase, et j'ai eu envie de la reprendre et de la développer en la "farcisant" de tropes.
Au Moyen-Age, à partir du 9ème siècle, les moines des abbayes de Saint Gall et de Saint-Martial de Limoges en particulier, ont commencé à faire des additions littéraires et surtout mélismatiques aux chants préexistants du plain-chant. En musique, on a désigné cette technique de développement mélodique sous le nom de tropes.
J'ai agi de même ici, ajoutant peu à peu des mélismes - et d'autres acrobaties pour amuser mon interprète - au thème retrouvé du Cercle du vent...