Le Fusil de Chasse
opéra
texte de Yasushi Inoué
:
J'ai lu le Fusil de chasse en 1991. Ce petit livre se révéla être un très grand texte littéraire.
C'est pourquoi, lorsque Mireille Larroche me proposa d'en faire un opéra, en 1997, j'ai été séduite par l'idée de construire une dramaturgie musicale à partir de ces trois lettres de femmes adressées à un homme devenu solitaire.
Je considère le fusil comme un symbole de la solitude, mais aussi de la mort. Il est également, d'après l'écrivain, le signe représentatif d'une place élevée dans la hiérarchie sociale.
L'emblème du fusil peut donc, dans son ambiguïté, représenter le sujet central du livre, qui est, à mon sens, celui du mensonge.
L'œuvre est écrite pour quatre chanteurs, un trio à vents et un trio à cordes encadrant un piano.
Un(e) bon(ne) chef(fe) de chant peut la diriger du piano.
Chaque missive s'articule autour d'un "thème": la "chanson du fusil" au début, puis la "solitude" de Josuké, représentée par la flûte basse, le "mensonge" dans la lettre de Shoko, exprimé par les cordes, un "scherzo" qui se veut désinvolte pour brosser un portrait de Midori, enfin une mélopée du hautbois d'amour pour tenter de révéler le "moi véritable" de Saïko...