Année : 1989 Durée : 1h

Texte : livret de Michel Siret-Gille
d'après les lettres de Vincent Van Gogh à son frère Théo


Genre : Théâtre lyrique, opéra, opera-buffa

Effectif : 3 chanteurs solistes :
baryton:Van Gogh, soprano:Agostina Segatori et Rachel, ténor:Théo et Gauguin
ensemble vocal : les clients du café et les gens d'Arles (3s, 3a,3t,3b), chœur d'enfants: les corbeaux de la dernière toile Champs de blé avec corbeaux, Quintette à vents (fl.htb.cl.cor.basson), harpe, contrebasse, 2 percussions


Détails : Création au Théâtre d' Alessandria (Italie) le 18 Septembre 1990 par John Janssen, Marcella Polidori et Pierre Catala, l'Ensemble instrumental Laboratorio lirico sous la direction de Will Humburg

Enregistrement RAI de Torino (Italie), diffusion sur France-Culture (Paris) le 8/01/1990


Édition : Salabert

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Vincent, ou la Haute note jaune
opéra

Notice :

Dans ma production lyrique, cet opéra se présente comme un "opéra populaire", dans le sens où j'ai pris le parti d'adopter une écriture vocale simple et directe - à laquelle me contraignait la présence du chœur d'enfants - et dont j'ai étendu le principe aux autres rôles, afin de préserver l'unité stylistique de l'œuvre.

Ce chœur d'enfants - les corbeaux, petites voix intérieures insidieuses et violentes - représente la conscience de Van Gogh qui le poussera jusqu'à l'autodestruction.

L'opéra se déroule en une série de tableaux qui adoptent chacun une couleur sonore spécifique.
J'ai toujours pensé la musique à la façon d'un peintre: en termes de couleurs, de matières, de glacis etc...
A plus forte raison dans cette œuvre, où, pendant toute la durée de la composition, j'avais en tête la vision des toiles de Van Gogh.

C'est pourquoi, afin d'exprimer le climat psychologique et émotif de chaque épisode de la vie du peintre, j'ai attribué à chaque tableau un groupe de timbres instrumentaux bien typés et j'ai adopté une écriture propre à exprimer le caractère de chaque situation dramatique.


Prologue
Un récitant ouvre le théâtre

Chant I - à Paris
La scène se passe à la terrasse d'un café de Montmartre, où se réunissent poètes et artistes. Vincent annonce son départ prochain vers le soleil et son idée de "l'Atelier du Midi".

Chant II - En Arles
1er tableau: le confident Théo
Au cours d'une nuit d'insomnie, Vincent écrit à son frère une longue lettre, comme il en a l'habitude.
2ème tableau: les Tournesols
Gauguin et Vincent peignent ensemble. L'atmosphère entre les deux peintres se détériore et Vincent agresse Gauguin avec son rasoir
3ème tableau: l'Oreille coupée
Après la fuite de Gauguin, Vincent retourne sa rage contre lui-même et se coupe le lobe de l'oreille gauche.
4ème tableau: le Bordel
Vincent se présente devant les filles de la maison d'Arles avec son bout d'oreille qu'il a soigneusement enveloppé. Il offre le paquet à Rachel qui s'évanouit devant ce cadeau sanglant.

Chant III - La Nuit de Saint-Rémy
1er tableau: les Amours impossibles
Restée seule dans sa chambre, Rachel, toujours évanouie, délire. Elle évoque les échecs relationnels et affectifs de Vincent (les Corons, les Mangeurs de pommes de terre, Sorrow)
2ème tableau: La nuit, on entend bouger le monde
Vincent sort peindre en pleine nuit. Afin de travailler, il a fixé une couronne de bougies allumées autour de son chapeau.

Chant IV - la Pie du cimetière de Zondert
Au petit matin, épuisé par le travail frénétique de sa peinture nocturne, Vincent voit venir à lui un petit garçon qui n'est autre que la projection de lui-même enfant, et la concrétisation de cet autre Vincent de qui il a toujours cru usurper la place.

Chant V - Auvers sur Oise
Vincent monte sur le plateau pour peindre les champs de blé. Les corbeaux l'attendent et le convient à l'éblouissement suprême

Chant VI - l'Agonie
Après de vaines et ultimes convulsions, Vincent s'apaise. Le sens de sa vie devient clair, il prend sa place au sein d'un ordre universel supérieur.

Voir aussi l'analyse d'Emmanuel Reibel dans "Musiques, Arts et Littérature dans l'œuvre de Michèle Reverdy" Ed.l'Harmattan - 2005