Année : 2009 Durée : 15'

Texte : 1- Joachim du Bellay: Les Regrets, sonnet XII (1555-57) (ca.3'35")
2- Sandro Penna: Interno (pœsie 1927-38) (ca.2'05")
2000, Garzanti Libri s.p.a. Milano
3- Lewis Carroll: Sylvie and Bruno (1889) (ca.3'20")
poème en exergue
4- Hans Ulrich Treichel: Abend in Marino (1994) (ca.2'50")
Suhrkamp Verlag, Frankfurt
5- Federico Garcia Lorca : Ribereňas (con acompaňamiento de campanas) (1921-24) (ca.3'10")
Extrait de Canciones, Juegos
Ed. Alianza


Genre : Mélodie accompagnée

Effectif : Pour voix et piano.
L'œuvre existe en deux versions : mezzo-soprano et baryton.


Détails : Durée du cycle complet : ca.15 minutes, sans compter les pauses entre les pièces qui peuvent être également jouées séparément

Création de la version pour mezzo-soprano 19 septembre 2010 Gran Teatro de la Fenice, Venise (Italie) par Sonia Turchetta et Aldo Orvieto

Création de la version pour baryton 6 Mars 2014 Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, par Philippe Huttenlocher et Anne Le Bozec


Édition : Babelscores Contemporary Music Online

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De l'ironie contre l'absurdité du monde
Cinq mélodies pour voix et piano
Titre emprunté à Voltaire


Notice :

Ces poèmes posent les questions sans réponse qui accompagnent notre vie tout en exprimant l'absurdité apparente de notre existence dans ce monde étrange où nous avons échoué comme par mégarde...

Mieux vaut chanter comme Joachim Du Bellay plutôt que se laisser dévorer par "l'importun souci qui sans fin nous tourmente".
Mieux vaut s'extasier devant la simple beauté d'une scène quotidienne magnifiée par l'écriture sobre et belle de Sandro Penna.
Cette vie n'est-elle qu'un rêve, demande sans cesse à travers ses livres Lewis Carroll ?
Nous pensons naïvement que nos pauvres divertissements auront le pouvoir de nous distraire de la finitude inéluctable...
L'ombre gagne. C'est déjà le soir dans le jardin de Hans Werner Henze à Marino, où j'ai rencontré il y a longtemps - et si peu de temps - Hans Ulrich Treichel.
Reste le papier à musique !
Alors, finissons sur une chanson bien rythmée de Federico Garcia Lorca, avec accompagnement de cloches !

Joachim du Bellay
Les Regrets (XII)

Vu le soin ménager dont travaillé je suis,
Vu l'importun souci qui sans fin me tourmente,
Et vu tant de regrets desquels je me lamente,
Tu t'ébahis souvent comment chanter je puis.

Je ne chante (Magny) je pleure mes ennuis,
Ou, pour le dire mieux, en pleurant je les chante,
Si bien qu'en les chantant, souvent je les enchante
Voilà pourquoi (Magny) je chante jours et nuits.

Ainsi chante l'ouvrier en faisant son ouvrage,
Ainsi le laboureur faisant son labourage,
Ainsi le pèlerin regrettant sa maison,

Ainsi l'aventurier en songeant à sa dame,
Ainsi le marinier en tirant à la rame,
Ainsi le prisonnier maudissant sa prison.

Sandro Penna
Interno

Dal portiere non c'era nessuno.
C'era la luce sui poveri letti disfatti.
E sopra un tavolaccio
dormiva un ragazzaccio
bellissimo.
Usci dalle sue braccia annuvolate,
esitando, un gattino.

Lewis Carroll
Sylvie and Bruno

Is all our Life, then, but a dream
Seen faintly in the golden gleam
Athwart Time's dark resistless stream?

Bowed to the earth with bitter woe,
Or laughing at some raree-show,
We flutter idly to and fro.

Man's little Day in haste we spend,
And, from its merry noontide, send
No glance to meet the silent end.

Hans Ulrich Treichel
Abend in Marino

Die Hunde laufen
noch einmal ums Haus
bevor die Tore sich schliessen
der Garten ein Fluss Wird
aus sternloser Tiefe
bevor die Zypressen
zu Schatten erblühen

Sieh dich nicht um
singt das Notenpapier


Federico Garcia Lorca
Ribereňas
(con acompaňamiento de campanas)

Dicen que tienes cara
(balalín) de luna llena
(balalán.)
Cuántas campanas oyes?
(balalín.)
No me dejan.
(balalán!)
Pero tus ojos...Ah!
(balalín)
...perdona, tus ojeras...
(balalán)
y esa rosa de oro
(balalín)
y esa...no puedo, esa...
(balalán.)

Su duro miriňaque
las campanas golpean.

Oh! tu encanto secreto!..., tu...
(balalín
lín
lín
lín...)

Dispensa.