Année : 2009 Durée : 17'

Genre : Quatre instruments

Effectif : Pour deux pianos et deux percussions.

Détails : Commande de Prodromos Symeonidis pour l'Ensemble BerlinPianoPercussion.
Création le 10 Février 2010, Berlin Konzerthaus (Allemagne)
Par Sawami Kiyoshi et Prodromos Symeonidis, pianos, Adam Weisman et Friedemann Wezlau, percussions.

Enregistrement Radio Bremen le 7 Mai 2010


Édition : Babelscores Contemporary Music Online

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Which dreamed it ?


Notice :

C'est toujours la même histoire : vivons-nous une réalité ou un songe ? Où se trouve la vie réelle : dans la veille ou dans le sommeil ?
Sommes-nous des êtres libres, ou sommes-nous dans le rêve de quelqu’un, comme le magicien des Ruines Circulaires (Jorge Luis Borges), ou comme Alice, Au-delà du miroir (Lewis Carroll) ?
La vraie vie est-elle dans la rue, ou sur la scène du théâtre ?
"Nous sommes de l’étoffe dont les songes sont faits. Notre petite vie est au creux d’un sommeil..." (William Shakespeare)

Le compositeur est persuadé qu’il rêve son œuvre. Mais n’est-il pas lui-même rêvé par cette œuvre qui sans cesse lui échappe, lui impose ses méandres, fait craquer les coutures de la forme qu’il avait prévue au préalable, de la structure qu’il avait projetée pour elle ? Cette œuvre qui ne va jamais là où il veut et lui impose sa loi, lui résiste lorsque, alors qu’il prévoit de la poursuivre, elle décide sans lui de sa propre fin, refusant d’aller plus loin !

Pour le compositeur, la musique est la vie, la vraie vie, beaucoup plus tangible même que l’autre vie, celle que la plupart des êtres humains considère comme la vie réelle... Car si l’on rêve sa vie, en revanche on vit sa musique lorsqu’on compose.

D’où vient cette musique que je porte en moi ?

Lorsque dans notre sommeil nous rêvons, notre esprit, échappant au contrôle de la raison, crée des mondes et des situations extravagants, faisant preuve d’une imagination dont, à l’état de veille, nous n’aurions jamais soupçonné l’existence.

J’ai souvent pensé que la musique que je compose procède de la même origine que le rêve du dormeur. Comme le rêve, elle échappe à mon contrôle.

Mais, alors que le rêve est apparemment improductif, la musique que je porte en moi - dans ce lieu indéfinissable et inquiétant que certains nomment l’inconscient -
engendre une énergie contre laquelle il est inutile de lutter et qui me pousse sans relâche au travail de la composition.