Quintette à vent
musique de chambre
:
M'étant jusqu'à présent laissée bêtement impressionner par les dictats des musiciens sériels censurant impitoyablement la répétition au sein de l'œuvre musicale, je m'étais appliquée, dans mes œuvres antérieures, à bien camoufler le moindre retour mélodique, rythmique ou harmonique.
Ce Quintette, au contraire, a été pour moi un libre jeu de la répétition, du retour perpétuel des mêmes matériaux. Ces matériaux sont au nombre de trois : des lignes mélodiques, une séquence de tenues presque immobiles aux timbres froids, et de violents accords assénés en homorythmie. Ceci sous-entend l'utilisation, par les interprètes, de trois modes de jeu.
A la fin de l'œuvre, ces différents modes de jeu se trouvent réunis en un bref ostinato.
J'ai été fascinée l'an dernier par l'écoute d'un enregistrement de musique pygmée.
Cette musique essentiellement vocale, développe ses mélismes - comme la plupart des musiques populaires - à partir d'une cellule de base, ses interprètes ne craignant pas de répéter inlassablement les mêmes intervalles ou les mêmes rythmes imperceptiblement variés.
Pourquoi les intellectuels de notre musique occidentale s'obstinent-ils à vouloir ignorer les délices de la répétition ?
La conception de mon Quintette à vent est une conséquence de cette réflexion.